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Entretien avec Djeneba Tangara et Daniel Oyela

Photo of Djeneba Tangara and Daniel Oyela

25 mars, 2025

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En l’honneur du Mois de la Francophonie, nous aimerions explorer la dynamique de la vie en résidence communautaire du point de vue d’une personne francophone à la résidence de Saint-Vital. C’est dans cette résidence que vit Roger, une personne francophone soutenue par St.Amant. Marcel Fisette, responsable des communications a eu l’occasion de visiter cette résidence et de s’entretenir avec Djeneba Tangara et Daniel Oyela, deux membres du personnel de la résidence communautaire de Saint-Vital. Ils ont eu une conversation intéressante et ont pu faire part de leur expérience de travail dans ce milieu bilingue.

Marcel Fisette : Bonjour! J’aimerais commencer avec Djeneba et Daniel. Vous pourriez peut-être vous présenter et nous dire depuis combien de temps vous travailler avec St.Amant.

Djeneba Tangara : Je m’appelle Djeneba. Je travaille avec St.Amant depuis 6 ans environ et j’occupe ce poste depuis 3 ans. C’est une merveilleuse expérience jusqu’à présent. 

MF : Super, merci. Et toi, Daniel?

Daniel Oyela : Bonjour! Je m’appelle Daniel Oyela. Ça fait à peu près trois ans et demi, quatre ans, que je travaille avec St.Amant et ça se passe vraiment bien. Travailler avec St.Amant ainsi qu’avec ma cheffe d’équipe et la travailleuse clé ici est fantastique. C’est une cheffe d’équipe incroyable à mes yeux. Les membres du personnel s’encouragent mutuellement à parler en français n’importe où, nous permettant ainsi d’améliorer notre oral, étant donné que c’est une langue vivante. La langue française est une langue qui vit.  

MF : Très bien, donc, à l’occasion du Mois de la Francophonie ici au Manitoba, j’aimerais vous demander ce que vous pensez de votre expérience de travail dans une résidence bilingue?  

DT : Géniale. Tout d’abord, le français est ma langue première et c’est l’une des raisons principales pour lesquelles j’ai postulé pour St.Amant. St.Amant me donnait la chance de travailler dans ma propre langue. Travailler avec des personnes ayant des troubles du fonctionnement intellectuel qui partagent la même langue et les mêmes valeurs que moi était quelque chose que je recherchais, et c’est que j’ai eu.   

MF : Super. Donc, de quelle manière le français améliore-t-il la qualité du soutien que tu apportes dans les interactions quotidiennes?

DT : Je dirais que le fait que les gens savent qu’ils ont des membres du personnel capable de fournir des services en français est un atout pour eux ainsi que les membres de leur famille. Par exemple, le matin lorsque je salue Roger en disant « Bonjour », ça le met tout de suite à l’aise. Les membres de la famille apprécient aussi le fait de pouvoir parler à quelqu’un en français lorsqu’ils appellent. Ils se sentent bien reçus et compris.    

MF : Ça se comprend tout à fait. Est-ce que l’usage du français t’a permis de tisser des liens plus forts avec les personnes que tu soutiens?

DT : Tout à fait. Lorsque vous commencez par un « Bonjour », les gens se sentent tout de suite plus à l’aise. Certaines personnes ne vont pas réagir immédiatement à l’anglais, mais le font lorsque vous les saluez en français. C’est une marque de respect par rapport à leur identité, ce qui aide à créer un sentiment de confiance et à créer des liens plus forts. C’est fantastique de voir leur joie lorsque quelqu’un parle leur langue. 

MF : Absolument. Quels ont été tes défis et accomplissements en travaillant dans une résidence bilingue?

DT : Concernant les défis, c’est le fait que certaines personnes parlent français, mais n’osent pas le faire de peur d’être jugées en raison de leur accent ou de la grammaire. Le français a beaucoup de règles, comme le féminin et le masculin, donc certaines personnes ont peur de faire des erreurs. Mais nous nous encourageons mutuellement et avec le temps les gens gagnent en assurance.

Concernant les accomplissements, c’est le fait de voir la joie des gens parce qu’ils se sentent compris. Lorsqu’on parle leur langue, ils savent que nous essayons vraiment de créer un lien avec eux. Cela permet de créer des liens forts et de fournir de meilleurs soins.   

MF : Merveilleux. Daniel, comment est-ce que toi et tes collègues vous soutenez-vous pour maintenir un milieu de travail bilingue, en particulier quand le niveau varie d’une personne à l’autre?

DO : Cela peut être un défi, car certains membres du personnel viennent d’un milieu anglophone, comme moi. Mais nous nous encourageons mutuellement et travaillons ensemble pour nous assurer de fournir d’excellents services. On fait tous des erreurs, mais on s’entraide pour progresser. Notre objectif est toujours de soutenir au mieux les personnes que nous servons. Nous savons que nous sommes ici pour elles et ça nous aide à rester motivés pour travailler ensemble.   

DT : Par exemple, Roger dit parfois quelque chose en français qu’un membre du personnel ne comprend pas, mais un autre membre de l’équipe peut intervenir et aider. Il y a aussi des membres de l’équipe plus forts en français qui aident ceux qui sont encore en train de l’apprendre. En nous entraidant, nous améliorons nos compétences langagières et fournissons de meilleurs soins.

MF : C’est du beau travail d’équipe. Quel conseil donnerais-tu aux membres du personnel qui apprennent le français et travaillent pour la première fois dans une résidence bilingue?

DT : Ayez confiance en vous. Certaines personnes sont enthousiasmées à l’idée d’apprendre le français, mais sont trop gênées ou timides pour essayer. Mon conseil est de juste se lancer! Personne n’est jugé ici et si vous êtes ouverts à l’apprentissage, vous allez progresser. Le français est une langue magnifique et vous l’apprendrez si vous l’abordez avec enthousiasme et avec confiance en vous.

MF : Super conseil. Pour finir, j’aimerais poser une question à Roger. Roger, comment trouves-tu ça de vivre dans une résidence bilingue? Tu aimes cet endroit en français?

Roger : C’est un plaisir de vous rencontrer. Oui. Oui, oui, oui. (dit-il en souriant)

MF : Parfait. C’est fantastique.

Merci à vous, Djeneba, Daniel et Roger, de nous avoir fait part de votre expérience. Votre dévouement pour créer un milieu chaleureux et bilingue améliore de manière significative la qualité des soins fournis à la résidence communautaire de Saint-Vital. C’est inspirant de voir à quel point la langue et la culture jouent un rôle important pour tisser des liens forts.
Merci beaucoup!