12 août, 2024
Interview réalisée par : Stacia Franz
Dans le cadre de notre série sur les membres du personnel, j’ai eu l’opportunité d’interviewer l’un des analystes du comportement du centre de recherche de St.Amant, Robert Jeffrey.
SF : Bien le bonjour et joyeux lundi! Commençons par ton nom, titre professionnel et nombre d’années à St.Amant.
RJ : Bonjour, je m’appelle Robert Jeffrey. Je travaille à St.Amant depuis 9 ans et j’ai occupé différents postes : chef d’équipe PRC, puis celui du sport et de la vie en résidence, ensuite du côté du principe de Jordan (JP) et je suis présentement analyste du comportement avec JP.
SF: Très bien. Pardonne mon ignorance, mais que fait un analyste du comportement?
RJ : Bonne question! Nos taches sont variées, mais mon rôle principal consiste à travailler avec les enfants ayant des comportements difficiles par l’intermédiaire du JP. Tout ce que l’enfant ou la personne s’occupant de l’enfant estime difficile, par exemple les difficultés rencontrées lors d’une crise ou de l’utilisation des toilettes, est identifié avec la personne s’occupant de l’enfant. On travaille en collaboration avec la famille afin de déterminer la meilleure approche à adopter. En tant qu’analyste du comportement, je me charge de la mise en œuvre d’un plan clinique.
Ensuite, on anime aussi des ateliers et des formations, ce qui est tellement intéressant! Deux fois par an, je me rends dans les communautés de Premières Nations et j’anime des formations sur les troubles du développement et comment appliquer les solutions à la maison. C’est une expérience tellement incroyable.
SF: Pourquoi cet intérêt pour le principe de Jordan?
RJ : Ce serait mentir de dire que la possibilité de voyager ne représente pas un avantage énorme. C’est incroyable de pouvoir voyager dans toute la province. Ces communautés sont toujours si belles. Et j’ai aussi toujours été socialement conscient du fait de fournir des services qui ne seraient pas offerts sinon et c’est vraiment un honneur. Ça me permet de me sentir bien et de contribuer à faire du Manitoba un endroit meilleur. Quand j’ai découvert quel était l’objectif de JP, j’ai senti que ce serait le bon choix aux niveaux personnel et professionnel.
SF : J’ai une question difficile, qu’on pourrait faire précéder de « Toutes les communautés de Premières Nations sont les meilleures! », mais as-tu une communauté favorite avec laquelle tu as travaillé?
RJ: Celle avec laquelle j’ai le plus longtemps travaillé est Berens River donc j’en ai exploré chaque pouce carré! La plus belle est South Indian Lake. C’est une communauté à laquelle on accède par avion et c’est endroit qui inspire la sérénité : les collines, le lac et les paysages à couper le souffle. J’aime Split Lake, car je peux voir comment cette équipe du principe de Jordan évolue. J’ai la chance de l’avoir vue passer d’une équipe découvrant ce qu’est JP, à une équipe qui aujourd’hui fait avancer à grands pas sa communauté. C’est une équipe si forte et je suis fier de travailler avec elle.
SF : En parlant des équipes, pourrais-tu me donner le nom d’un ou d’une de tes collègues que tu tiens à remercier?
RJ : Absolument. Je travaille avec des collègues divers et variés, cependant je travaille plus étroitement avec Christine Harbacio. Elle est technicienne en psychologie et c’est souvent mon binôme pour faire notre travail. Je n’arriverais jamais à accomplir quoi que ce soit sans elle! J’aimerais aussi remercier l’équipe de la reconnaissance qui sensibilise tout St.Amant aux jours importants et au principe de Jordan. Et encore une autre personne, Dre Leslie Thorne, qui contribue à mon développement en tant que psychologue clinique. Elle m’aide à apprendre de mes erreurs d’une manière positive.
SF : Si je te demandais quel a été le moment le plus marquant de tout ce temps passé à St.Amant, qu’est-ce qui te vient en tête?
RJ : Un jour, j’ai animé une formation au sein de la communauté de Premières Nations de Norway House. Lorsque je suis arrivé, on ne m’a pas dit combien de personnes on s’attendait à voir y participer donc je n’y ai pas trop porté attention. D’un coup, j’entre dans le gymnase et plus de 150 personnes y étaient assises, attendant mon arrivée. J’ai été pris de court! Ce moment m’a marqué, car j’ai eu énormément de rétroaction aussi bien pendant qu’après la formation. C’est une expérience que je n’oublierai jamais et j’ai réalisé que je pouvais prendre la parole en public au sein d’un groupe aussi grand sans aucun souci.
Un autre moment marquant est celui de cet enfant avec lequel je travaillais et qui avait beaucoup de difficultés à l’école. Il y avait beaucoup de violence au début, mais avec le temps et la patience, les comportements difficiles de cet enfant se sont atténués au point qu’il a pu retourner à l’école. Ce sont des moments comme celui-ci qui me permettent de rester motivé. Ces moments sont très fréquents. Chaque membre de notre équipe peut citer le nom d’un enfant qu’on voit réussir et avec lequel le lien devient dix fois plus fort. C’est tellement gratifiant.
SF : Quel est le thème de tes recherches et comme cela s’intègre à St.Amant? Présente-moi ta thèse!
RJ : Je dois effectuer des recherches dans le cadre d’une maîtrise, donc mon conseiller, Dr toby Martin, et moi-même, avons déterminé diverses choses à faire. Je voulais évaluer les liens forts à St.Amant et comment cela fonctionne au niveau du moral, de la joie ou des liens entre les membres du personnel. Ma technique consiste donc à leur faire remplir un questionnaire avant et après afin de savoir ce que la formation sur les liens forts leur apporte.
SF : Super. J’adore le programme des liens forts. Donc, après toutes ces recherches et tout ce travail, qu’est-ce que tu fais pendant ton temps libre?
RJ : J’aime courir et m’entraîner. Je viens de finir le marathon du Manitoba et c’était génial! J’aime le plein air, je joue à la balle lente en été et au basket-ball en hiver. J’aime faire du yoga et du vélo. J’essaie vraiment de rester actif et de prendre soin de mon cerveau. Je joue aussi aux jeux vidéo… et j’ai aussi un chat que je câline tout le temps.
SF : Dis-moi en plus sur le félin! Je sais qu’on a tout un tas d’amoureux des animaux ici!
RJ : J’ai malheureusement perdu récemment l’un de mes deux chats. On avait une relation vraiment forte et je suis vraiment ému rien que d’y penser. Mais j’ai toujours l’autre et je passe des heures à le câliner! C’est un membre à part entière de ma famille!
SF : Merci d’avoir pris le temps de bavarder avec moi. J’ai beaucoup apprécié apprendre à te connaître un peu mieux!
RJ: Quand tu veux! Merci de faire ces portraits.